Le Paris Elysées Club dans une affaire de prêts clandestins

Credit Photo: Paris Elysées Club

Comme il y a toujours beaucoup d’argent qui gravite autours des tables de jeu, certaines personnes malhonnêtes cherchent à en tirer profit. En général, cela conduit à la mise en place d’une technique de tricherie. Dans d’autres cas, il peut y avoir des individus peu scrupuleux qui préfèrent chercher à profiter de la malchance des joueurs. Ils n’hésitent alors pas à leur proposer de leur prêter de l’argent avec intérêt pour qu’ils puissent tenter de se refaire.

C’est justement une affaire de ce genre qui vient d’éclater au Paris Elysées Club, le premier club de jeux parisien ouvert en 2018 après la fermeture des anciens cercles. Pour l’instant, le groupe Tranchant qui gère l’établissement a été mis hors de cause. Au cours du mois de septembre dernier, ce sont simplement quatre consultants d’une société de prestation de service en relations publiques sous contrat avec le club de jeux qui ont été mis en examen. On les soupçonne de blanchiment en bande organisée, exercice illégal de la profession de banquier et abus de bien social.

Les 4 personnes mises en examen pour des prêts clandestins

D’après les enquêteurs du Service Central des Courses et Jeux, les 4 personnes mises en examen s’intéressaient principalement aux amateurs de Punto Banco. Et dans cette catégorie de joueurs, ils visaient surtout les notables de la communauté chinoise : des restaurateurs ou des chefs d’entreprise de la banlieue nord de Paris. Pour leur permettre de continuer à jouer les jours de malchance, ils leur proposaient des prêts à taux d’intérêt usuraire pouvant aller jusqu’à 10%.

La grande prêtresse de ce système frauduleux semble être une certaine Tiny L. Originaire du Laos, cette cinquantenaire est déjà connue par la police. Elle aurait déjà proposé ce genre de prêts clandestins, quand les cercles de jeux fonctionnaient encore. Avec deux autres complices, elle était chargée aussi d’appâter et de fidéliser les gros joueurs.

En plus de ces 3 individus, il y a un certain Cherif A. qui a également été mis en examen. Ce quarantenaire est le dirigeant de la société de prestation de service en relations publiques sous contrat avec le Paris Elysées Club. S’il n’était pas connu des services de police, il est l’ex-beau-frère de Marcel Francisci. Ce dernier était le responsable de l’ancien cercle de jeux Aviation Club de France fermé pour blanchiment d’argent et fraude fiscale.

Le groupe Tranchant mis hors de cause

Si ce système de prêts clandestins a été démantelé au sein du Paris Elysées Club, les dirigeants de la salle de jeux ne sont pourtant pas mis en cause dans cette affaire. D’ailleurs, ils nient toute responsabilité. Selon eux, leur relation avec la société de prestation de service était claire. L’entreprise n’avait qu’une seule et unique mission de relations publiques qui ne concernait d’ailleurs pas uniquement la communauté chinoise des amateurs de punto banco.

C’est justement pour cette raison que le groupe Tranchant a décidé de rompre son contrat, sans pour autant porter plainte pour l’instant. En effet, il préfère laisser la justice faire son travail de manière à en savoir plus pour déterminer en toute connaissance de cause la meilleure marche à suivre.

Les Clubs de Jeux de Paris, les remplaçants des Cercles de Jeux

C’est le 1er janvier 2018 que les clubs de jeux ont été autorisés en France. Le premier à ouvrir ses portes a justement été le Paris Elysées Club géré par le groupe Tranchant, le 26 avril 2018.

Inspirés du modèle britannique et fonctionnant sous un statut de sociétés commerciales, ces clubs ont été créés pour remplacer les anciens cercles de jeux. Attribués après la libération à des familles appartenant à la mafia corse en remerciement de leur service rendu au sein de la Résistance, ces derniers étaient des associations loi de 1901 offrant une comptabilité plus difficile à contrôler. Ainsi, une série d’affaires de blanchiment en bande organisée et d’extorsions de fonds a entraîné la fermeture pure et simple de 14 des 15 cercles existants.