Venetian Casino de MacaoDans la nouvelle Mecque du jeu, les promoteurs des géants groupes de casino ont du fil à retordre ces derniers temps. En effet, les croupiers et autres employés des établissements de la région autonome chinoise ont officialisé le lundi 25 août dernier, un véritable mouvement de contestation ouverte afin d’obtenir une augmentation conséquente de leurs salaires.

Revendication: 10% d’augmentation des salaires

Cela couvait déjà depuis quelques mois, mais l’ampleur prise par le mouvement a de quoi inquiéter quelque peu les nouveaux maîtres du jeu mondial qui doivent déjà faire face depuis quelques mois, à une baisse relative de leurs bénéfices. Ebranlé par la très stricte politique anticorruption mise en place par le gouvernement chinois, l’empire macanéen du jeu est également désormais confronté à une véritable révolte menée par ses employés. En moins de trois trimestres, les casinos de Macao ont en effet déjà observé sept mouvements de protestation pour réclamer une part plus importante des bénéfices générés par l’industrie locale du jeu de casino. Quittant durant quelques minutes leurs différents postes, les contestataires se sont ainsi retrouvés lundi dans la rue de Cotai, aux abords immédiats des actuels plus grands établissements de casino de la planète, pour réclamer un supplément de 10% sur leurs salaires.

Sous la houlette de leurs syndicats, les employés des maisons de jeu telles que le Sands (propriétaire du Venetian Casino Macao) ou le Wynn réclament par ailleurs, une nouvelle réglementation afin non seulement de restreindre le quota d’employés étrangers au sein de ces établissements, mais aussi d’interdire de façon définitive la consommation de tabac au sein des salles de jeu. Des réformes qui seraient vraiment de nature à remettre en cause l’image de paradis du jeu et de la débauche qui, d’une manière ou d’une autre, a fortement contribué à faire de Macao le nouveau Vegas.

D’immenses enjeux

Après le long monopole de Stanley Ho sur l’industrie locale du jeu, la rétrocession en 1999 de cette région autonome à la Chine avait été le point de départ de l’âge d’or de Macao. Devenant très vite la première destination mondiale du jeu de casino, Macao a ainsi vu sortir de terre, tels des immenses champignons, les géants établissements américains incarnant parfaitement la démesure et le luxe fou propres à cette industrie. Boostée par l’excellente santé de l’économie chinoise, Macao devenait ainsi la nouvelle capitale mondiale du jeu avec des profits écrasant littéralement ceux de Las Vegas, et toujours en progression.

Mais comme on pouvait s’y attendre, cette fulgurante ascension est loin d’avoir profité à toutes les couches sociales macanéennes. En effet, en dépit de la manne fiscale et des nombreux investissements publics financés par la région qui tire tout de même 87 % de son PIB de cette activité, d’importantes inégalités sociales se sont développées. Les employés de casino, qui se considèrent eux aussi comme des laissé-pour-compte de cette industrie florissante réclament donc en toute logique une part plus importante du gâteau.

Cependant, même si ce mouvement de contestation représente pour ses meneurs, un pas important, il faut se dire que les enjeux sont encore bien plus importants. Par ailleurs, malgré les excellents résultats de ces dernières années, l’industrie du jeu de Macao doit aussi faire face à une chute relative de ses profits en raison de la nouvelle politique du gouvernement central. Le combat promet donc rude entre les mastodontes américains de Macao et leurs employés locaux.