Legalisation du casino en ligne en SuisseLe compte à rebours a commencé en Suisse et tous les opérateurs de jeux en ligne que ce soit le casino en ligne, poker et paris sportifs retiennent leur souffle avant que l’Office fédérale de la justice helvétique rende son rapport sur la révision de la loi des jeux d’argent et de hasard en Suisse et ce en mars prochain.

Actuellement, les joueurs suisses peuvent jouer sur des tables de live casino ou de paris sportifs sur Internet mais uniquement sur des sites étrangers. Ainsi, un joueur suisse peut très bien jouer sur William Hill Casino ou un autre casino en ligne à partir du moment que cet établissement de jeux virtuel ne soit pas Suisse.

Autant dire que les opérateurs étrangers se frottent les mains… du moins jusqu’à maintenant car les choses pourraient bien changer.

Online Gambling Association Switzerland (OGAS)

Aujourd’hui et ce comme dans l’ensemble des pays européens, le milieu du jeu va mal. Le produit brut des jeux des casinos terrestres ne cesse de chuter et les professionnels s’en inquiètent. En Suisse, la chute des revenus des casinos suisse baissent de 5 à 8% par an depuis 5 ans. En revanche, les joueurs suisses qui jouent sur les casinos en ligne et autres sites de jeux d’argent ont misé plus de 80 millions d’euros sur les sites étrangers.
 
Ainsi, non seulement les casinos terrestres suisses voient leurs revenus diminuer et l’Etat ne reçoit pas un seul kopeck des taxes sur les opérateurs de jeux en ligne étranger.

La Suisse compte donc remédier à ce problème en légalisant les jeux en ligne sur son territoire et compte donc se doter d’une Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) ou une Commission de régulation des jeux d’argent et de hasard respectivement à la française ou à la belge.

Pas vraiment similaire à ces deux institutions des jeux en ligne dans leur pays car la Suisse aime bien faire différemment. En effet, la Online Gambling Association Switzerland (OGAS) aurait pour mission non pas de délivrer des licences de jeux aux opérateurs comme le fait l’Arjel ou son homologue belge mais uniquement à coordonner les échanges entre Cantons et autorités de la Confédération helvétique.

Le but étant que demain les joueurs suisses puissent jouer dans un live casino Suisse avec licence de jeu légale ou un site de paris sportifs ou poker online avec un agrément helvétique.

La Suisse est obligée de régulariser son marché du jeu en ligne mais la mise en place de l’OGAS laisse dubitatif les professionnels.

Les joueurs suisses protégés par un contrôle du marché

Si la Suisse légalisait son marché du jeu en ligne, cela permettrait de mieux contrôler les opérateurs qui pourraient proposer leurs tables de live roulette, machines à sous, baccara, blackjack et autres jeux en ligne comme le poker ou les paris sportifs.

Ainsi, la protection des joueurs serait assurée via un cahier des charges imposant aux opérateurs de lutter contre l’addiction, détecter les éventuels paris truqués dans les rencontres sportives ou encore de lutter contre le blanchiment d’argent. Il se pourrait que la Suisse copie l’offre belge à savoir proposer aux opérateurs ayant un casino terrestre de mettre à disposition des joueurs en ligne une offre de jeux de casino ou paris sportifs. Ainsi, on pourrait voir débarquer de manière légale en Suisse des Ladbrokes Casino, Mybet casino et bien d’autres opérateurs de jeu.

Le projet de loi met sur la table un sujet épineux qui consiste à ne pas taxer sur les gains aux jeux d’argent. Il est connu que la Suisse a sa fiscalité avantageuse et ce n’est pas un hasard si de nombreux sportifs français habitent de l’autre côté de la frontière. Ainsi, non seulement les joueurs suisses pourraient profiter de cette loi mais également de nombreux joueurs notamment de poker qui pourraient élire domicile en Suisse. En effet, les joueurs high rollers ou les joueurs de poker pourraient prendre le premier avion pour profiter de la fiscalité suisse si ils n’étaient pas taxés sur les gains aux tournois de  poker.

Opérateurs légaux en suisse: un flou persiste

Il est encore bien trop tôt pour savoir comment la Suisse va légaliser son marché du jeu en ligne et un certain flou persiste. L’offre légale du jeu en ligne sera-t-elle octroyée uniquement aux opérateurs locaux? Pourront-ils signer un partenariat avec des opérateurs en ligne qui ont une forte expérience dans le domaine comme c’est aujourd’hui le cas en Belgique?

De plus, le marché du jeu en ligne en  Suisse est 15 fois moins important que le marché français et il reste un très petit marché. Il est évident qu’il n’y aura pas de place pour l’ensemble des opérateurs. D’ailleurs, quand on voit ce qu’est devenu le marché du poker en ligne en France avec la désertion de la plupart des opérateurs, il y a matière à réfléchir. Ainsi, seuls les plus gros opérateurs pourront profiter d’une part du gâteau et les autres seront obligés de quitter ce marché à moins de vouloir perdre de l’argent.

La Suisse ne pourra se permettre de mettre en place une politique protectionniste et va devoir trouver la bonne solution pour que le marché du casino en ligne soit légal et profite aux opérateurs, aux joueurs et à l’Etat. Affaire à suivre.