Alors que Macao peine toujours à se remettre de ses plus de deux années de crise, le territoire autonome chinois doit aujourd’hui faire face à la concurrence croissante de plusieurs Etats asiatiques qui multiplient les opérations de séduction à l’endroit des joueurs high rollers chinois.
Ces derniers mois, les casinos macanéens doivent notamment une nouvelle part de leurs chiffres d’Affaires à un nouveau concurrent venu tout droit du Cambodge : NagaCorp.
Bien décidé à s’imposer comme une alternative de premier choix à la Mecque asiatique des casinos, ce dernier a de quoi inquiéter Macao.
Macao, toujours fragile
Frappée de plein fouet par 26 mois consécutifs de chute de ses revenus, entre juin 2014 et juillet 2016, Macao peine encore à retrouver sa superbe d’antan. Les filiales des casinotiers internationaux qui possèdent l’essentiel des établissements installés dans la cité (Wynn Macau, Sands China, MGM China Holdings et SJM Holdings) se remettent encore difficilement de cette période de disette qui a largement érodé la valeur boursière de leurs titres respectifs. Plus rude pour certains, la chute à atteint 74% de la valeur brute. Une petite catastrophe.
NagaCorp, roi des casinos au Cambodge
Pendant ce temps, NagaCorp, groupe casinotier détenant le monopole des jeux d’argent dans la capitale cambodgienne jusqu’en 2035 a vu sa valeur boursière s’apprécier de plus de 40%.
Multipliant les projets d’envergure à Phnom Penh, mais aussi dans le reste du pays, le groupe a récemment lancé Naga2, complétant ainsi son géant complexe nommé NagaWorld. Véritable monstre de luxe et de démesure, l’ensemble architectural témoigne assez clairement des immenses ambitions de développement de la Holding.
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Une offensive sur le marché chinois
Conscient du potentiel réduit du marché local cambodgien, l’équipe dirigeante de NAgaCorp a vite compris que la réalisation de ses ambitions passait inexorablement par la conquête des gros parieurs chinois. Cibles privilégiées des investisseurs asiatiques ces dernières années, les riches joueurs chinois qui ont dû déserter Macao en raison de la politique anti-corruption lancée par le gouvernement chinois en 2014, attirent en effet toutes les convoitises.
Désirant eux-mêmes continuer à jouer sans être inquiété, beaucoup s’aventurent dans les pays voisins, dont le Cambodge. Bien que moins populaire que Singapour ou la Malaisie, le pays a tout de même vu le nombre de ses touristes s’accroître significativement au cours des dernières années.
Il n’en fallait pas plus pour que Chen Lip Keong, CEO et fondateur de NagaCorp commence à affréter des vols charters pour convoyer de nouveaux joueurs chinois vers Phnom Penh.
Tout pour le tourisme !
Pour attirer les joueurs chinois, la stratégie de NagaCorp est simple : le tourisme ! Une stratégie qui s’était d’ailleurs montré salvatrice pour Macao lorsque la « Nouvelle-Mecque » des casinos étaient au plus bas.
Dans ce cadre, NagaCorp pourra profiter de l’actuelle politique touristique du Cambodge, dont le gouvernement s’implique activement pour accroître l’arrivée de touristes chinois sur son sol. Entre 2015 et 2016, le nombre de touristes chinois ayant visité le pays a ainsi connu une croissant de 19,5% passant à 830 000 personnes. Phnom Penh espère voir ce chiffre passer à 2 millions en 2020.
Reste à savoir s’il existe encore une part accessible du marché chinois. Un marché sur lequel les jeux d’argent sont interdits et où la justice se montre sans pitié contre les personnes qui ne respectent pas cette interdiction, nationaux comme étrangers.
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